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Le casque de moto est l’un des équipements obligatoires des motards pour pouvoir rouler en toute sécurité sur la route. En tant qu’équipement de protection, il se doit donc de respecter certaines normes essentielles. Jusque-là, l’application de la norme ECE 22.05 a été mise en vigueur. Désormais, cette norme est rendue obsolète car depuis le 1er juillet 2022, une nouvelle norme a été introduite concernant l’homologation des casques. Il s’agit de la norme 22.06. Découvrons en détail ce que c’est et ce qui a changé pour le conducteur.
Les compositions du casque moto
Le casque moto est un accessoire de sécurité qui a pour fonction de protéger la tête du motard en toute circonstance. Il doit être ainsi composé des éléments suivants pour assurer cette sécurité :
- Des couches internes : mousse interne, calotte interne, calotte externe
- Extracteur d’air
- Aération frontale
- Platine d’écran
- Joint d’écran
- Cache-nez
- Mentonnière
- Aération au niveau de la bouche
- Bavette
- Système d’accroche
- Jugulaire
Les différentes normes européennes du casque moto
Tout casque de moto pour la circulation devra répondre à des normes européennes bien définies. Les principales normes qui attestent l’homologation d’un casque moto sont les suivantes :
- Les normes CE 22.04 P et ECE 22.05 P : Ces normes sont applicables seulement au niveau des casques intégraux. Selon les autorités européennes, la mentonnière du casque devra apporter le niveau de protection adéquat exigé.
- La norme ECE 22.05 PJ : Cette norme concerne particulièrement les casques modulables (intégral et à jet). Si la mention indique tout simplement « P » au lieu de PJ », cela signifie qu’il est interdit de porter le casque en mode ouvert.
- La norme ECE 22.05 J : Cette norme concerne uniquement les casques à jet.
- La norme NF : Cela correspond à la norme française. Mais aujourd’hui elle tend à disparaître.
La norme 22.05 du casque moto
Avant de parler de la norme 22.06, il est important de connaître ce qu’est une norme casque moto. Il s’agit des différentes spécificités techniques que doit posséder un casque en matière de sécurité, protection, fonctionnalité et qualité.
L’ancienne norme 22.05 concerne l’homologation des équipements sur le marché européen. Cette norme vise donc à contrôler les aspects suivants :
- Le champ de vision : Le casque doit pouvoir apporter un champ de vision optimal au motard.
- La résistance aux abrasions : En cas d’impact, le casque devra pouvoir résister en gardant son intégrité.
- La déformation : L’essentiel est que la déformation du casque n’excède pas la tolérance de 15mm. En ce qui concerne la caboche, elle doit rester intacte.
- L’amortissement des chocs : Lors d’un impact, le casque doit pouvoir amortir les chocs tout en dissipant l’énergie engendrée.
- L’attache à la jugulaire du casque : Il est important que le casque ne s’enlève pas de la tête du motard quel que soit les circonstances. Il faudra donc s’assurer que la jugulaire soit bien résistante.
- La qualité de l’écran : L’écran doit pouvoir résister aux rayures, aux projectiles à haute vitesse et à la lumière.
D’autres points sont aussi étudiés, à savoir la résistance à basse température et à la chaleur.
Un organisme veille ainsi au respect et au contrôle du niveau de protection du casque. Pour ce faire, les casques motos fabriqués devront passer des tests et des essais pour vérification, avant d’être mis sur le marché.
Pour savoir qu’un casque moto est homologué, il suffit de regarder son étiquette avec la marque « E » ou bien « CE ». Généralement cette étiquette peut être de couleur différente. Lorsqu’elle est blanche, cela signifie que le casque est régi sous les normes européennes. Si l’étiquette est verte, il s'agit de la norme française.
En ce qui concerne les casques modulables, l’homologation n’est attribuée qu’au mode intégral. Mais il est important que le casque dispose de 4 bandes réfléchissantes. Ces bandes sont obligatoires en France.
Le test britannique SHARP
Également, depuis 2007, le test SHARP est venu accompagner les tests préalablement établis de la norme 22.05 pour renforcer davantage la qualité des casques moto. Ce test britannique met en évidence plusieurs tests de sécurité à travers 22 simulations.
Pour pouvoir mesurer l’efficacité du casque, l’accessoire sera noté par des étoiles. En effet, le casque devra subir 22 types de chocs. S’il absorbe correctement les impacts, cela signifie qu’il sera bien noté (jusqu’à 5 étoiles).
Les homologations DOT et SNELL
Homologation DOT
Il s’agit d’une norme américaine reconnue par L’AMA ou encore Association Américaine de Moto. Elle prend en considération les éléments suivants :
- La résistance à l’impact
- L’efficacité du système de rétention tout au long d l’impact
- La résistance de pénétration
- Les autres configurations du casque (vision périphérique, rigidité des matières internes, etc.)
Homologation SNELL
Il s’agit d’une norme récente américaine, équivalente à l’homologation ECE 22.05. Ces critères de protections sont les suivantes :
- La résistance à l’impact
- La stabilité du casque sur la tête lors de l’impact
- L’efficacité du système de rétention tout au long de l’impact
- L’optimisation des zones protégées du crâne
- Il faut cependant savoir que ces homologations DOT et SNELL ne sont pas autorisées en Europe. Seules les normes ECE sont admissibles en Europe.
La norme ECE 22.06
Après 20 années de mise en application de la norme 22.05, la norme 22.06 vient alors renforcer les paramètres de protection du casque moto en procédant à de nouveaux tests. Il faut savoir que les spécificités du casque moto sont en perpétuelle évolution. Ces évolutions intègrent généralement les matières de fabrication utilisées, les accessoires du casque, son poids et autres éléments.
Les différents changements techniques
Si auparavant, les tests ont pu vérifier 6 principaux éléments, cette fois-ci, la norme 22.06 va contrôler 18 points essentiels. Ces derniers sont également aléatoires.
Test d’impact oblique
En matière de test, des tests d’impacts obliques seront réalisés notamment en cas de choc à basse et haute vitesse. En effet, la norme 22.06 accorde désormais une importance majeure aux dommages qui pourraient impacter le cerveau. A cela s’ajoute également le test de la visière, en utilisant des projectiles de billes d’acier de 6 mm à 215 km/h ou encore 80 m/s.
Résistance face aux chocs et l’abrasion
Afin d’analyser la résistance du casque face aux chocs et à l’abrasion, un capteur sera utilisé à l’intérieur du casque. Quant aux compositions internes du casque, il faudra s’assurer que ce dernier dispose de couches de fibres et de carbones plus épaisses. Mais aussi, l’utilisation du polystyrène sera bannie. Des matériaux beaucoup plus résistants devront le remplacer.
Champ de vision
La nouvelle norme prévoit également le test de la portée du champ de vision. En ce qui concerne les visières solaires, ces dernières ne pourront être autorisées que si le champ de vision n’est pas réduit (soit donc inférieur à 105° en périphérique), mais aussi, si ces visières facilitent l’ouverture de la visière principale.
Au niveau des visières teintées, photochromiques ou encore à cristaux liquides, l’autorisation de ces dernières est possible si la transparence qu’elles laissent passer soit de 35% minimum. Mais elles ne doivent être utilisées que dans la journée.
Casques modulables
Également, les casques modulables feront aussi l’objet d’un test et d’une homologation à la fois intégrale. Tout au long du test de ces casques modulables, il faudra veiller à ce que les casques restent toujours fermés ou bien toujours ouverts.
Les systèmes de communication et divers autres accessoires
Enfin, l’homologation doit aussi concerner les systèmes de communication ainsi que les accessoires externes et internes du casque. Tout casque avec un système d’interphone non validé ne pourra donc plus être autorisé.
Les changements du côté des motards
Jusqu’à présent, le changement n’est pas encore palpable pour les motards car ils ont encore la possibilité de rouler avec un casque sous la norme 22.05. Toutefois, chez les fabricants, la production de casques 22.05 devrait se terminer d’ici juillet 2023. En 2024, toutes ventes de casques 22.05 seront alors interdites. Actuellement, des modèles de casques 22.06 sont sur le marché.
Certains motards pourraient se demander s’ils devront tout de suite changer de casque. Cela ne constitue pas encore une urgence pour le moment. Mais toutefois, le changement de casque en cas d’accident doit être fait dans l’immédiat. Aussi concernant le remplacement de casque, les recommandations restent les mêmes (tous les trois ans à 5 ans).
En matière de protection, les motards bénéficient davantage d’équipement plus renforcé, avec une sécurité optimale. Cela est donc un élément rassurant pour chaque motard.
Le changement au niveau du prix du casque
Compte tenu du renforcement de la sécurité du casque, ainsi que de la sophistication des tests réalisés, il va s’en dire que le coût du nouveau produit pourrait être plus élevé. Il faut savoir toutefois que le prix des nouveaux casques moto ECE 22.06 ne sera pas impacté par la norme, mais plutôt par les matières premières utilisées ainsi que le transport. En effet, vous disposerez de coques beaucoup plus résistantes et plus volumineuses.
Les autres différences par rapport à la norme 22.05
Il existe également d’autres différences concernant la norme 22.06 par rapport à la norme 22.05 :
- Toutes les tailles ainsi que les mesures des casques devront être normalisées
- Le casque ne fait plus l’objet du test du solvant et pour le conditionnement, e froid passe de -10°C à -20°C
- Un test de basculement est aussi effectué, de toutes directions, même de l’avant vers l’arrière.
Les contraintes de la nouvelle norme
Bien que la norme ait pour objectif d’appuyer le développement de produits plus innovants et de renforcer la sécurité des motards sur la route, certaines contraintes se font tout de même ressentir. Voici les principaux points assez contraignants de cette nouvelle norme :
- Le poids : En effet, le poids du casque se verra augmenter à coup sûr en raison d’ajout de matière.
- Le prix : Le prix peut aussi fluctuer et cela va dépendre de chaque marque de casque moto. Cette augmentation peut être de 10 à 30 euros sur le prix final.
La norme 22.06 s’applique-t-elle également pour la compétition ?
Les motards qui devront rouler sur piste pour une compétition ne peuvent ni s’équiper de casques ECE 22.05, ni ceux de la nouvelle norme 22.06. En effet, selon la Fédération internationale de motocyclisme ou FIM, tous motards roulant en compétition sur piste devront disposer de casques homologués FIM FRHPhe-01. Cette norme est appliquée pour tout championnat amateur ou pro.
La norme 22.05 reste-t-elle toujours valable ?
Comme il a été dit plus tôt, le motard a la possibilité de porter un casque homologué ECE 22.05, sans avoir à le changer pour autant en fonction de la nouvelle norme. Tant que le casque est toujours en bon état, la norme 22.05 reste donc toujours valable.
Ainsi, les motards n’auront aucun souci à se présenter avec des casques 22.05, face aux forces de l’ordre. Dans tous les cas, ils pourront donc circuler en toute légalité.
Les sanctions en cas de non-port du casque homologué
Il faut savoir que le motard peut être soumis à des sanctions plus ou moins sévères en cas de non-port de casque homologué ou de non-respect des normes en vigueur. Il faudra rappeler que 668 véhicules ont été violemment tués lors des accidents de la route en 2021. Il s’agit des deux-roues. Ces chiffres sont relevés par la Sécurité Routière. Cela représente en moyenne 21% des personnes tuées sur la route.
Ainsi, le port du casque moto est une obligation qui ne devrait pas être prise à la légère. Sans cet équipement adéquat, le motard peut non seulement mettre en danger sa personne, mais aussi sera contraint à des sanctions. En effet, le non-port de casque sur la route fait l’objet d’une amende forfaitaire de 135 euros ainsi que d’un retrait de 3 points sur le permis de conduire. Il est donc très important de veiller à ce que vous soyez protégé au maximum et selon les règles de la Sécurité Routière.
Cela réduira considérablement le taux de mortalité sur la route, mais aussi responsabilisera l’ensemble des conducteurs pour une circulation plus protégée sur la route.